Voila une semaine que nous sommes plonges dans l'atmosphere jet set d'Erevan. Ses Hummer, ses BMW, ses Mercedes et quelques Volga neuves aux vitres fumees. Ses nombreux dancing clubs ou les jeunes femmes se dehanchent pendant que les hommes surveillent les autres hommes. J'ai troque mes chaussures de marche pour des bottes en cuir a talons et je tente d' adopter la demarche pleine d'assurance des Armeniennes. Ce qui est loin d'etre evident dans les ruelles defoncees qui entourent la place principale.
Francois, de son cote, n'ose plus rechauffer ses mains a l'interieur de son manteau depuis que 5 autres types ont fait le meme geste en lui lancant un regard mefiant. Tous prets a sortir leur flingue.
Dangereuses paillettes armeniennes...Mais derriere tout cet artifice, c'est dans l'ascenseur ou sous la douche qu'on a le plus peur de mourir.
Tous les matins, on manque de s'electrocuter en oubliant d'eteindre le chauffe-eau. Tatev s'etonne avec un joli sourire qu'on ait pas ressenti les decharges electriques quand elle constate notre grave erreur. Dans l'ascenseur, meme chose: il nous reste une semaine pour etre soit asphyxies par les odeurs nauseabondes des egouts et poubelles, soit bouffes par les rats qui habitent dans ces poubelles, soit laches par l'ascenseur aux cables uses et rafistoles et descendre 9 etages a grande vitesse, atterrir dans les poubelles et se faire bouffes par les rats...
Malgre cela, comme toutes les Armeniennes, je remonte sur mes talons et garde la tete haute.